Quel bonheur ce retour de Jean-Paul Dos Santos !! (Il a notamment réalisé plusieurs couvertures des romans de Gilles Legardinier…)
Pour « À l’encre du cœur », ses créations graphiques et sa chronique littéraire, faites avec le cœur, m’ont enchantée…
Un grand MERCI à lui !!
À l’encre du cœur
de Corinne Falbet
Broché – 3 février 2022
Éditeur : Les nouveaux auteurs
Violaine, malentendante, rêvait d’écrire un roman depuis l’enfance. À cinquante-cinq ans, l’écriture va transformer sa vie en profondeur, lui redonnant accès à une vie familiale et sociale.
À travers suspense, rebondissements et secrets de famille, « À l’encre du cœur » est un livre choral contemporain sur le pouvoir de l’écriture et l’importance de réaliser ses rêves d’enfant. Une vision positive de la vie ainsi qu’une large place au développement personnel.
Enfant, je pensais que la magie existait…
Aujourd’hui, je ne me pose plus cette question, tellement c’est évident.
La magie existe. Elle est partout quand on sait la voir.
Dans mes yeux, lorsque j’ai regardé naître mes enfants, dans les leurs au fur et à mesure où ils grandissaient, dans les larmes de ma mamie qui vient de fêter son anniversaire entourée de toute sa famille, la magie plane au-dessus de mon chien, lorsqu’il dort, entouré de tous mes chats pour se tenir chaud, elle se trouve aussi entre les lignes de certains romans, qui en quelques pages m’emportent au-delà de mon quotidien…
“À l’encre du cœur”, fait partie de ceux-là.
Les mots vont et viennent, ils virevoltent avec maestria dans une composition toute inédite pour moi, puisque Corinne Falbet-Desmoulin nous propose un roman dans son roman ! Deux récits qui s’entremêlent. Un peu perturbé au début, très vite, j’ai repris mes marques, puis la mosaïque c’est mise en place toute seule.
C’est étonnant, c’est audacieux, c’est magnifique…
Violaine, point d’ancrage de tous les personnages de ce roman, décide se mettre à l’écriture malgré son âge. Son roman va s’inspirer de sa vie et de ce/ceux qu’elle aime. Mais il va surtout lui permettre de faire le point sur ses larmes qui ont coulé, sur les joies et le bonheur qu’elle a pu vivre, mais aussi les malheurs qu’elle a endurés.
À aucun moment, je n’ai eu l’impression de lire un “premier” roman, tellement la prouesse technique et les sentiments ressentis se marient à merveille.
Je suis allé de surprises en surprises, de révélations en révélations. Plus j’avançais dans le récit, plus j’étais ému, jusqu’à cette fin bouleversante qui m’a fait fondre…
La plume de Corinne, ou de Violaine, finalement, on ne sait plus, est thérapeutique, toute en douceur et très optimiste.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lecture de cet ouvrage. Tous les thèmes de notre quotidien y sont abordés avec beaucoup de maîtrise, de sensibilité, mais aussi beaucoup de poésie. Il parle de l’amour en passant par le deuil, le handicap, les rapports parents/enfants, le déni, les mensonges et bien d’autres choses encore.
C’est un nouveau coup de cœur pour moi !
Être capable, dès un premier roman de rendre un tel hommage à l’écriture elle-même, est incroyable !
Je pense que Corinne va être une auteure à suivre de très près.
Je remercie Blandine Carron pour cette très belle découverte, que je recommande tout particulièrement…
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Extraits :
« Elle est vêtue d’une robe légère de couleur crème, avec de grands tournesols rouges qui ressemblent à l’un de ses tableaux. Elle marche pieds nus sur la plage, avance vers moi de sa démarche souple de danseuse. Ses cheveux d’or flamboient dans le coucher du soleil et leur lumière me brûle les yeux. »
« Si je pouvais communiquer comme tout le monde, je ferais tellement plus de choses. Je m’inscrirais dans une association pour pratiquer un sport en groupe, irais chanter dans une chorale, partagerais parfois un film au cinéma avec mes amis. Au lieu de quoi, je me promène seul au Jardin des Plantes, fredonne dans ma cuisine et ne me confronte pas au grand écran, faute de saisir la plupart des répliques des acteurs. Heureusement, j’ai le goût de la lecture depuis l’enfance. Alors, je dévore des tonnes de livres empruntés à la bibliothèque de notre quartier populaire. »
« À défaut de se développer dans mon ventre, mon intrigue grandit sans bruit dans l’espace intime de mon esprit. Et elle y occupe de plus en plus d’importance. De plus en plus de place. J’y pense le jour, mais aussi la nuit lorsque je ne dors pas. Mes personnages prennent de l’épaisseur, de la présence. Les lieux dans lesquels ils évoluent aussi. J’écris, je retravaille, je me surprends à ciseler mes phrases comme un sculpteur affine inlassablement les formes, les détails d’une statue de marbre. Je plonge sans effort dans cet état particulier que je nomme : « en création ». En fait, il me suffit juste que je me « branche », j’amorce puis je laisse venir. Les idées viennent. Et peu à peu, non œuvre prend forme sous mes doigts.
Je n’aurais jamais cru que l’écriture puisse ainsi combler ma solitude. Mon isolement. Ce profond repli sur moi-même, dû à ma surdité. »
« J’ai fini par comprendre d’où venait cette jalousie incontrôlée, m’empêchant de me sentir totalement heureuse. Mes rêves récurrents par rapport à ma mère m’ouvraient la voie. En réalité, je redoute d’être séparée de mon Polynésien, comme mon père, ma sœur Amandine et moi l’avons été d’Elsa. J’ai peur qu’on ne me prenne mon homme, comme l’océan nous a brutalement pris ma mère. Les deux situations n’ont rien à voir, cependant, là aussi un traumatisme semble avoir subsisté durant toutes ces années. Mon Dieu, nous sommes si fragiles, nous les êtres humains… »
Passionnée d’écriture, de lecture et de piano, Corinne Falbet-Desmoulin vit à Léognan, à côté de Bordeaux. En 2015, elle a décidé de participer à des concours de nouvelles.
Ancienne institutrice, elle a publié en auto édition 3 recueils de nouvelles « Singulières », « Insolites » et « Atypiques”. Très vite, ses textes ont remporté des prix et distinctions littéraires.
« À l’encre du cœur » est son premier roman édité.