Voici mon 11ème Prix littéraire…
Voici les deux poèmes qui viennent d’obtenir la deuxième place pour
le PRIX DE POÉSIE DE LA ROSE D’OR 2019, décerné par APF FRANCE HANDICAP.🤩🤩🤩🤩
Ils font également partie de mon recueil « Poèmes d’hier et d’aujourd’hui ».😃😃😃
Il s’agit en fait de deux nouvelles de « Singulières », transformées en poèmes…
Bonne lecture à vous et merci pour votre intérêt!!🥰
LA COULEUR NOIRE DE L’AMOUR
Je ne vois pas les couleurs comme vous
Mais elles n’en sont pas moins réelles
Ni vives ni pastel,
Elles sont différentes, c’est tout
Le vert des feuilles sortant des bourgeons
Poisse un peu sous mes doigts
Et je respire celui de la mousse des bois
Petits brins doux à l’arôme d’humus profond
L’herbe verte pour moi
A pris la teinte du rire de ma sœur
Quand nous nous laissions rouler avec bonheur
Du haut du pré jusqu’en bas
Les nuances de mes couleurs sont infinies
Elles ont chacune une odeur ou un son,
Qui la colore d’émotion,
Un toucher ou un goût qui se révèle dans ma nuit
C’était un matin coloré de mauve,
J’ai cueilli un bouquet de lilas
Parfum subtil et entêtant à la fois
Telle une douceur sucrée de guimauve
Connaissez-vous les porte-bonheur à cinq pétales
Que l’on cherche dans les grappes de fleurs ?
Vous les glissez dans votre chemise près du cœur,
Je n’ai pas mon pareil pour sentir leur forme inégale
J’en ai trouvé ce matin-là
C’est peut-être ce qui a fait basculer mon destin
Puisque je l’ai rencontré le lendemain
Lui mon homme, aveugle comme moi
Nous avons plongé dans la couleur noire de l’amour
Celle du mystère, du secret, de l’intimité
Comme celle qui vibre dans les nuits de velours
Lorsqu’on lève la tête vers le ciel que vous dites étoilé
Pour le jour de mon mariage, j’ai choisi
Une petite robe noire
C’est aussi le nom de mon parfum favori
Qui restera ainsi gravé dans ma mémoire
Je veux revêtir la couleur de mon amour pour lui
Lui le soleil de mes futures aubes
Qu’il allumera dans mon cœur ébloui,
Puisque mes yeux me les dérobent
LE MONDE DE CHRISTINA
Christina rampe dans le pré couleur d’or
Haletant un peu dans l’air sonore
À la force de ses bras maigres, de ses mains déformées,
Elle traîne derrière elle ses jambes paralysées
Tache rose inondée de lumière,
Elle revient du petit cimetière
Où reposent ses parents au-dessus de la crique
Paysage d’une beauté vertigineuse, unique
Elle se hâte en rampant dans les herbes roussies
Vers l’imposante demeure dans laquelle elle vit
Avec son frère Alvaro, récoltant de myrtilles
Les mains bleuies comme tous ceux de la famille
Malheureuse, Christina ?
Certainement pas
Elle refuse le fauteuil roulant, les béquilles,
Se moque de sa robe recouverte de brindilles
Depuis si longtemps elle se déplace ainsi
Rampant dans les herbes de la prairie
Sur le sol de la ferme ancestrale
La terre du jardin familial
Au fil du temps, elle a acquis une rapidité,
Une force et une dextérité
Un courage, une détermination exceptionnels
Qui n’appartiennent qu’à elle
Un peu plus loin, longue silhouette un peu ployée,
Andrew rentre à pas lents parmi les graminées
Tout l’après-midi il a capturé la lumière
Sur l’océan, à sa manière
Depuis le temps qu’il observe
Sans aucune réserve
Son invraisemblable voisine
Cette femme le fascine
Il faudra qu’il la peigne, ici même
Dans cette position étrange qui est la sienne
Pour révéler au monde cette volonté farouche,
Cette solitude poignante qui le touche
D’après l’histoire vraie de Christina Olson, peinte par son voisin et ami Andrew Wyeth.
Le véritable tableau Christina’s world se trouve au Museum of Modern Art de New York.