Voici la chronique de Jean-Paul dos Santos Guerreira, disponible sur son site « Le ressenti de Jean-Paul » où vous pourrez la lire en entier et découvrir ses compositions graphiques à propos de mon roman…
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C’est toujours un plaisir de retrouver la plume poétique de Corinne Falbet-Desmoulin.
Au fil de mes lectures, j’ai plongé dans son univers empreint de sensibilité et de descriptions inspirantes. Ses mots souvent judicieusement sélectionnés m’emportent constamment vers ses magnifiques récits…
Cependant, malgré leur légèreté, il existe toujours un moment où la réalité prend le pas sur la poésie de ses pensées. C’est également pour ça que j’apprécie ses romans. Tout ne semble pas aussi « simple » qu’il paraît… Il est nécessaire de comprendre et d’interpréter les messages entre ses lignes.
Dans ce roman choral divisé en trois chapitres, « La disparition », « Une bouteille à la mer » et « Le choix d’Albane », Corinne nous guide vers l’île d’Hanimaadhoo, une des îles Maldives, dans ce très beau récit raconté exclusivement à la première personne du singulier, successivement par Albane, Shahbaj, Lilli et le journal d’Océane.
Les personnages sont très bien travaillés, qu’ils paraissent authentiques, une description des paysages qui m’a donné envie de visiter cette île qui semble paradisiaque !
Une trame très bien orchestrée, constamment empreinte de poésie et de bienveillance…
Albane a 62 ans. Elle réside dans l’île de Ré. Une affection qui la perturbe dans sa vie de tous les jours l’oblige à prendre une aide ménagère à la maison, Océane.
Celle-ci décèlera très vite qu’un mystère plane autour d’Albane. Les deux femmes se lient d’amitié et, en secret, vont se soutenir mutuellement pour retrouver une vie plus tranquille. Lili, fille d’Albane, exerce en tant que biologiste marine. Son ami Shahbaj, originaire du Bangladesh est employé sur l’île d’Hanimaadhoo où travaille désormais Lilli. La réalité de la vie les a rapprochés suite à des difficultés vécues par les uns et les autres.
Le hasard n’existe pas.
Il fallait bien que tout ce beau monde se rencontre !
À la fin du roman, l’autrice exprime clairement son point de vue : “La vie est loin d’être toujours rose, mais capter les petits plaisirs du jour et s’emplir de gratitude, c’est apaiser son âme et ouvrir sa porte au bonheur”.
C’est donc détendu que je termine ma lecture, une magnifique histoire qui se conclut bien, malgré les surprises successives du récit.
Un livre à découvrir…
Blandine, je te remercie de m’avoir offert ce moment de lecture, que je vous recommande à tous vivement !
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Extraits :
« Je caresse une fleur de courgette d’un doigt tremblant. Je suis fascinée par cet épanouissement furtif qui illumine le jardin. Ce soir, les pétales à la fragilité de soie et à la couleur du soleil seront déjà refermés sur leur cœur tendre. J’ai longuement observé le ballet des abeilles butineuses. Je les ai vues se gorger du nectar sucré dont elles se nourrissent. Puis, du bout de leurs pattes fines, récolter le pollen doré et poudreux sur les élégantes étamines, avant de le déposer délicatement au cœur du pistil des fleurs femelles, afin de les fertiliser. »
« Mes longues jambes allongées nonchalamment devant moi sur le sable, je tourne la tête vers Lili, assise à côté de moi. Ses yeux brillent, aussi verts que les feuilles de thé dans les immenses plantations de mon pays. Ils créent un joli contraste avec sa peau hâlée. Tout en parlant, elle a dénoué ses longs cheveux bruns, que durant sa journée de travail elle attache toujours en queue-de-cheval avec un chouchou émeraude assorti à son regard. Elle est mignonne, Lili. Je souris en pensant que si je n’aimais pas ma fiancée de tout mon cœur, je me serais sans doute laissé tenter à la courtiser. »
« Ensuite, c’est mon mari qui est sorti de ma vie du jour au lendemain. Rien ne m’avait préparée à cet arrachement. Fulgurance. Foudroiement. Sidération. La souffrance et l’hébétement m’ont longtemps accompagnée. Ils sont d’ailleurs encore présents en moi. Yann m’a bel et bien volé ma sérénité. »
« J’avais conscience d’être morte, a poursuivi maman, en français cette fois, en s’adressant à sa famille. Pourtant, j’étais très calme. Un sentiment d’une plénitude absolue m’avait envahie. Au bout d’un moment, j’ai quitté la plage. Je me suis retrouvée comme aspirée par une sorte de tunnel. C’était sombre, mais ma confiance était totale. Je me sentais en parfaite sécurité. Je progressais vite, vers une lumière blanche d’une extrême douceur et d’une indicible beauté qui m’attirait comme un aimant. »